Ouverts ! - Le Réseau

Le Congrès La Revue Contactez-nous !
Ouverts, le Réseau des Verts qui n'ont pas peur de grandir !

L'actualité : présidentielle 2002

"J'ai pris la décision de ne pas présenter ma candidature"

A lire : 

Lettre adressée par Dominique Voynet, le 14 février 2001, aux responsables des Verts

 la Tribune publiée par le Nouvel Observateur (15 février 2001)

la déclaration d'ouverture à la conférence de presse du 15 février

Lettre adressée par Dominique Voynet, le 14 février 2001, aux responsables des Verts

Mes cher(e)s ami(e)s,

Dans quelques semaines, notre mouvement désignera  son candidat aux élections présidentielles. Après y avoir longuement réfléchi, j'ai pris la décision de ne pas présenter ma candidature, et je tenais à vous expliquer personnellement les raisons de cette décision.

Depuis juin 1997, au gouvernement, au parlement, dans les exécutifs locaux, nous avons travaillé et souvent pesé sur les décisions prises: semaine de 35 heures, parité, limitation du cumul des mandats sont autant d'idées que nous défendons depuis longtemps. Nous avons posé les questions que personne d'autre ne posait, et évité beaucoup de mauvaises décisions. Les politiques environnementales ont bénéficié de moyens inconnus auparavant, un vrai ministère a été construit pour en assurer la responsabilité. La LOADDT ouvre la voie à une modification en profondeur de l'organisation administrative française et à une véritable dynamique de développement local. Plus tardivement, l'économie sociale et solidaire a trouvé une place dans le gouvernement.
Nous avons gagné en audience, en crédibilité et en capacités d'action, sans nous renier.

Pourtant, aucun d'entre nous ne songe à dire simplement : « on prend les mêmes et on continue cinq ans de plus ».

L'accord « Verts -PS » de 1997 est apparu à l'usage souvent trop flou pour engager véritablement notre partenaire, et la technique des accords bilatéraux a permis au parti socialiste de se présenter comme l'arbitre entre ses différentes composantes, définissant au fur et à mesure les règles du jeu.
Notre mouvement a parfois oscillé entre la critique velléitaire de l'action gouvernementale, et l'alignement pur et simple, sans toujours trouver le ton juste.
Nous avons souvent eu des difficultés à faire entendre nos propositions. Paradoxalement, nous risquons d'apparaître sans voix au moment où la société semble se préoccuper enfin des questions que nous posons depuis longtemps. Cela signifie-t-il que nous avons perdu notre utilité dès lors que nous ne sommes plus seuls à parler de développement soutenable de la planète ? Certainement pas.
D'abord parce que ceux qui, dans l'urgence, nous somment de réparer les conséquences d'un mode de développement insoutenable sont peu disposés à relayer notre point de vue lorsque nous appelons à agir maintenant pour éviter les catastrophes de demain. Et puis, ce n'est pas parce qu'il est devenu « politiquement correct » de parler d'environnement que nous avons gagné. Si les discours changent, les actes tardent à venir, et les atteintes à l'environnement se poursuivent. Nous sommes les seuls à ne pas considérer la protection de l'environnement et la gestion durable des ressources naturelles comme un problème mineur dont on s'occupe lorsque les choses sérieuses ont été traitées. Les Verts parlent en fait de tout ce qui est essentiel à l'existence de l'homme. On pourrait sans exagérer dire qu'ils constituent le seul parti véritablement généraliste.
Aux côtés de la gauche quand il s'agit de repenser l'avenir des régimes sociaux et des services publics. En avant de celle-ci, quand il s'agit de porter des revendications qu'elle a désertées (solidarité nord/sud, arrêt des ventes d'armes, droit de vote des résidents étrangers), ou qu'elle n'est pas capable de reconnaître comme l'agriculture durable, la mobilité intelligente, la sobriété énergétique, un autre usage du temps ;
Nos propositions permettront de refaire de la démocratie un système vivant, constitutif d'identités collectives, en France et en Europe : à nous de les préciser, et de les mettre en débat pour convaincre.
Les reproches qui nous sont adressés sont pourtant en partie fondés : l'écart entre ce que les Français attendent de nous et ce que nous sommes capables de leur offrir n'a sans doute jamais été aussi grand. C'est une chance si nous savons nous organiser pour répondre à cette attente, c'est une menace si nous laissons échapper cette opportunité et si nous décevons.

Pour ne pas laisser passer cette chance, il faut recruter de nouveaux adhérents mais cela ne suffira pas : il faut transformer notre parti pour en faire le lieu de rassemblement de tous ceux qui sont prêts à renforcer l'écologie politique pour concrétiser leur volonté de transformation sociale.

Nous savons tous plus ou moins confusément ce qui nous manque pour y parvenir : une redéfinition de notre programme à la lumière de l'expérience acquise ces dernières années, des outils d'accueil et de formation des nouveaux adhérents, un journal et une revue théorique qui nous permettent de nous adresser à toute la société, des statuts qui assurent un fonctionnement démocratique et efficace de notre parti, des modes de militantisme plus en phase avec les nouvelles façons de vivre, un compagnonnage intelligent avec nos élus aujourd'hui : bref, il faut réunir les conditions pour que les militants se sentent bien dans ce parti, et se tournent vers l'extérieur, vers ceux qui attendent des réponses et les moyens d'agir.

Je ne vois pas de tâche plus urgente que de réduire cet écart entre ce que nous sommes et ce que nous devrions être. Je souhaite y prendre ma part en me réinvestissant dans la vie de notre mouvement de façon beaucoup plus active que je n'ai pu le faire au cours des quatre dernières années, et en y consacrant une part importante de mon temps et de mes forces. C'est la raison pour laquelle je ne présenterai pas ma candidature aux primaires qui désigneront notre candidat aux élections présidentielles.
Je souhaite que ces primaires soient une occasion pour notre mouvement de manifester une unité retrouvée, et de commencer une réflexion collective sur les conditions de notre transformation en un mouvement politique large qui traduise, par ses capacités d'organisation et la place qu'il occupera dans le pays, la sympathie diffuse dont il bénéficie d'ores et déjà.
Quant aux présidentielles je souhaite qu'elles soient l'occasion de s'adresser à la société dans sa diversité, dans sa complexité, avec le souci d'expliquer, d'argumenter, de convaincre. Bref : qu'elles soient pour nous tous l'occasion de grandir.

Amitiés écologistes.
Dominique Voynet

Ouverts !
C'est le réseau des Verts 
qui n'ont pas peur de grandir !
On y trouve : 
Une ministre
Dominique Voynet
Un député
Yves Cochet
Deux députés européens
Alain Lipietz
Gérard Onesta
Un Secrétaire national des Verts
Jean-Luc Bennahmias
Un porte-parole national
Denis Baupin...
et des centaines de responsables nationaux, locaux, de militant/e/s, d'animateurs de mouvements sociaux, d'associations, toutes et tous attachés aux valeurs de l'écologie politique !
 

Ouverts! pour grandir

Ouverts! pour accueillir les nouveaux adhérents, pour organiser des modules de formation à destination des militants et sympathisants,
Ouverts! pour prolonger les acquis de notre stratégie de participation gouvernementale et pour questionner notre capacité à articuler présence dans la "société en mouvements" et exercice des responsabilités,
Ouverts! pour faire vivre les Etats Généraux de l'Ecologie Politique (EGEP), pour ouvrir de multiples chantiers et remettre notre projet sur le métier, en tissant des liens avec les secteurs de la société qui se tournent vers nous,
Ouverts! pour proposer des pistes pour une nécessaire évolution de notre fonctionnement et de nos outils (formation, presse !), pour une meilleure lisibilité de nos propositions, pour une plus grande coordination de nos engagements et une efficacité améliorée, pour une démocratie interne plus simple et plus effective,
Ouverts! pour solliciter des contributions, faire circuler des textes et organiser des temps de réflexion collectifs,
Ouverts! pour unifier le mouvement au travers des interrogations nécessaires et au-delà des mauvaises querelles, pour être le creuset de synthèses réelles et construire les Verts comme parti du développement durable, capable de placer l’écologie politique au coeur notre société.

Pour nous joindre :
contact@ouverts.org
Liste de diffusion :
jmbrule@free.fr

Date de dernière mise à jour : 17/02/01